Veronica Mars : 1.11 Secrets de famille

Un nouveau carton pour Veronica Mars avec cet épisode. Le seul défaut c’est que l’on fait complètement l’impasse sur le cliffhanger de la semaine dernière. Les flics n’en ont rien à faire que la célébrité locale s’est faite poignarder, Veronica a perdu la mémoire et ne semble pas s’intéresser à Celeste Kane malgré la grosse révélation de la semaine dernière. Mais que se passe t’il ? Et bien si je relis ce que dit Speedu dans sa review, il y a en fait eu une inversion dans les épisodes entre la production et la chaîne diffuseur (UPN à l’époque future the WC). Inversion qui est visiblement restée pour la version « internationale » de la série. Cet épisode 1.11 se passe avant le fameux Noël sanglant des Echolls. Mis à part ce cafouillage on a un très bon épisode indépendant. Comme la semaine dernière (ou devrai je dire la semaine prochaine pour rester cohérent avec le continuum espace temps), les Mars père et fille mènent leur propre enquête chacun de leur côté.

Veronica : Il est fini le temps des héroïne vertueuse, avec des principes et une moralité à toute épreuve. Aujourd’hui voici Veronica Mars la dévergondée qui offre ses services de détective aux étudiants de Neptune afin de dévoiler les secrets les plus noirs de leurs parents. C’est un truc auquel on a tous rêvé, savoir à quoi ressemblait vraiment nos parents quand ils étaient jeunes. Et je ne vous parle des histoires à l’eau de rose que racontent les parents à leurs enfants du genre « ton père était mon premier amour, je l’ai rencontré lors ma toute première sortie en ville chaperonnée par ma grand mère ». Heureusement aujourd’hui Veronica est là pour nous dire que notre mère a été mariée à un biker durant un mois, que notre père a été en prison pour avoir fumé de la marijuana ou que horreur, vous avez été échangé à la naissance. Et c’est cela que Veronica découvre sur Mac. Mac ? Oui vous vous souvenez la petite brune fana d’informatique qui s’était payée une belle voiture grâce au test de pureté ? Parlant de voiture, au lieu de la réprimander pour cette arnaque aux gosses de riches, Veronica félicite Mac pour sa nouvelle voiture. Aucune morale, je le disais. Enfin bref, Mac a été échangée à la naissance avec Madison l’une des pestes de l’école. Le parallèle est évident avec Veronica et sa quête de paternité mais c’est fait de manière subtile vu que l’on a droit à un effet miroir entre les deux histoires. Mac veut savoir la vérité alors que Veronica a refusé de savoir qui était son vrai père. L’intrigue aurait pu être soap à mort mais au contraire c’est fait de façon très sensible et réaliste et on se focalise sur les sentiments de Mac notamment quand elle explora tout ce qu’elle a raté. Une belle maison, une mère qui a l’air sympa et une petite sœur adorable. Madison, elle, par contre est une vraie peste caricaturale sans réel épaisseur et qui ne nous intéresse pas. Tout est fait pour qu’on la déteste, un peu trop facile. La rencontre de la mère et la fille quand Mac vient rechercher son sac est touchante car on sait qu’elles savent toutes les deux qui elles sont en réalité. La mère a sans doute attendu cela toute sa vie. Tout se fait dans le silence et le non dit, c’est magnifiquement retranscrit. Idem pour la scène finale où la mère est dans la voiture avec la main contre la vitre. Bref une complète réussite. Comme quoi d’un sujet bancal d’échange de bébés, on peut en sortir quelque chose de très bien.

Keith : Il reprend temporairement du service au commissariat de Neptune sur demande du maire afin d’élucider une série de viol et meurtre violent qui remonte à la surface après quelques années. On peut donc se demander quels sont les liens entre le maire et Keith et surtout quel est le degré de confiance du maire envers l’équipe actuelle du shérif. Comme la semaine dernière (ou la semaine prochaine) la série donne un gros coup de pied aux CSI avec une intrigue bien ficelée sans gros effet de zoom sur les indices. Le marchand de guitare se paye même la tête de Keith et du shérif en analysant la corde de guitare retrouvée sur le lieu du crime en pointant un suspect improbable. Mais le retournement de situation le plus génial n’est pas encore arrivé. Veronica devient copine avec le nouveau bleu de la police de Neptune et celui ci nous lâche qu’il joue dans un groupe de rock. Grosse lumière rouge et sirène hurlante, c’est lui le mystérieux tueur et Veronica est en grave danger… du moins ce serait ce genre de retournement de situation que l’on aurait dans les cop shows à la mode mais pas dans Veronica, là ça sert seulement de fausse piste et on nous joue la carte du suspense jusqu’au bout et bien sûr je me suis fait avoir. C’est brillant, on joue avec le téléspectateur abreuvé de séries policières jusqu’à plus soif. Un gros coup dans la sale gueule d’Oratio Kane (tiens encore un Kane). Forcément comme tout second rôle introduit durant l’épisode, notre beau policier rockeur en uniforme ne reviendra plus jamais car il a été suspendu de la faute de Veronica. Je vous l’avais dit elle est vilaine.

L’enquête Lilly Kane : Comme je le disais, Veronica devient pote avec le nouveau flic et le drague ouvertement dans l’unique but d’avoir accès à la pièce où sont entreposés les indices pour y subtiliser l’enregistrement de l’appel anonyme dénonçant Abel Koontz. Un peu con con tout de même la petite diversion avec Weevil mais ça explique peut être la réaction de Weevil dans l’épisode d’avant ou d’après vu qu’il en aura un peu marre d’aider la blondinette. Donc, Mac arrive à décoder le message et l’on reconnaît la voix du méchant directeur de la sécurité des logiciels Kane. Il aurait ainsi non seulement pris des photos de Veronica forçant Lianne Mars à quitter la ville mais il a également dénoncé Abel Koontz. Cela n’en rend la fin du précédent/ suivant épisode qu’encore plus gigantesque vu que Celeste Kane semble être derrière tout cela. En deux épisodes, la mère éplorée et surprotectrice est devenue la principale suspecte dans la mort de sa fille. Mais pourquoi ?

Bilan : Un très bon épisode avec deux enquêtes indépendantes bien menées et toujours un nouvel élément concernant la mort de Lilly. Le téléspectateur est lui même amené à enquêter aux côtés de nos héros. Cette série est définitivement une perle et il faut à tout prix empêcher le public français de France télévision de la découvrir.