Six feet under : 5.12 Le monde attend
Ce dernier épisode de Six feet under commence exceptionnellement avec une naissance celle de Willa Fisher Chenowich, la fille de Brenda et Nate alors que pendant cinq saisons, la série s’est ouverte sur un décès parfois tragique, drôle, triste. Que dire sur cet épisode si ce n’est qu’il est une parfaite conclusion à la série. L’épisode ne laisse personne sur le côté même si je trouve que Brenda et Claire sont particulièrement bien mises en avant lors de ce final. Claire fait le grand saut en partant à New-York, j’ai été surpris que ce soit Olivier qui soit derrière tout cela et je dois dire que ça me plait. Il a toujours été imprévisible. Brenda, elle, se bat pour son bébé malgré le pessimisme de Nate qui est encore plus violent que lors du précédent épisode. Bien sûr je dis Nate, même si c’est en fait l’inconscient ou la conscience de Brenda qui parle à travers Nate. J’ai eu peur pendant tout l’épisode que la petite Willa nous quitte déjà mais ce n’est heureusement pas le cas, on la voit même fêter son premier anniversaire. Sa mort aurait fait une surenchère dramatique et la série ne préfère pas aller par là. La mère de Brenda m’a bien fait rire quand elle vient chercher Maya et qu’elle critique les vêtements de Ruth, et encore plus quand elle envoie balader le singe de Maya, c’est tellement typique de Margareth. Olivier aussi était pas mal délirant lors de cette soirée quand il chante sur le pont d’Avignon (en français vu que Olivier est français en vo). David dépasse ses angoisses en revenant chez les Fisher et en affrontant celles ci lors de son rêve. C’est très métaphorique mais c’est vraiment très bien fait. Ce rêve est très angoissant et forme un dernier délire de la série qui a toujours su nous surprendre avec ses scènes rêvées ou fantasmées sortie de nulle part comme la scène comédie musicale dans l’un des premiers épisodes de la série. David exorcise même le sort en emménageant avec sa famille sur les lieux de son enfance. Brenda et Ruth font également la paix dans une scène magnifique au bas des escaliers. Même si elles sont très différentes, elles se ressemblent finalement beaucoup et ont besoin l’une de l’autre. Ted est toujours là pour Claire, jusque dans ces derniers moments à Los Angeles et Claire était une fois de plus bien allumer quand elle fait promettre à Ted de ne pas s’enrôler dans l’armée si les USA attaque l’Iran. " You’re too smart, you’re too good " comme il avait dit à Claire au téléphone en début d’épisode. Le moment où Ruth dit à Claire de partir est magnifique, les deux actrices sont au top et très émouvantes, c’est sans doute l’un des scènes que j’ai préféré car extrêmement forte émotionnellement et en même temps terriblement simple et réelle. Je peux comprendre également Rico qui veut prendre son indépendance, c’est ce qu’il a toujours voulu et je ne peux pas le lui reprocher. Les Diaz sont ressoudés et ouvrent un nouveau chapitre de leur vie, sans les Fisher cette fois. C’était d’ailleurs une scène magnifique quand Brenda accepte que Keith et David lui rachète ses parts petit à petit. Après tout ils sont une famille comme le dit Brenda, une bien étrange famille mais une famille quand même. Brenda et Nate se réconcilient finalement même si ce n’est qu’un rêve. Cela correspond sans doute à la discussion que Brenda et Ruth ont eue. Brenda ne se sent plus seule et donc ses rêves sont apaisés et elle aussi. La série aurait pu se terminer avec ce sympathique dîner où le clan se remémore les bons moments ou ceux plus gênants passés ensemble. Comme lors de l’enterrement, c’est Georges qui trouve le bon mot " To Nate " dit il en guise de toast. Cela aurait fait une très belle conclusion, peut être plus convenue mais très jolie je trouve. Le tout se termine alors que Claire fait ses adieux ou plutôt ses au revoir à sa famille afin d’embrasser une nouvelle vie. Le final est magnifique avec Claire sur la route vers New-York avec la chanson Breathe me de Sia, les goûts de Ted ne sont pas si merdiques finalement car cette chanson est superbe. Je ne sais pas trop quoi penser de cette plongée dans le futur où l’on voit la mort de tout les personnages, un dernier clin d’œil et originalité de la série. Peut être que c’est comme cela que ça se passera mais je me dis que c’est avant tout Claire qui l’imagine, après cette séquence, on a d’ailleurs un gros plan sur le visage de Claire et l’expression de son visage semble dire " Oui, c’est comme ça que ça pourrait se passer ". De l’extérieur, la série peut paraître morbide mais au contraire, c’est une série très humaine, humaniste avec nos petites joies, nos peines, l’amour, le sexe, le rire et les larmes. Tout n’a sans doute pas été parfait dans la série mais c’est un peu comme dans la vie. Si Six feet under peut nous apprendre quelque chose c’est qu’il ne faut pas avoir peur de la vie et profiter à fond de celle ci. La vie est trop courte et le monde nous attend.