Critik en séries

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samedi 8 septembre 2007

Pilot : Skins

skinsJ’avais entendu parler de Skins à cause de sa réputation sulfureuse la qualifiant de série pour ados trash, entre sexe et drogue ce qui a piqué ma curiosité. Au final, je dois dire que j’ai été un peu déçu tel le pervers que je suis (n’est ce pas Speedu ?) car cet épisode pilot n’a rien de vulgaire, d’osé et aucune scène ne peut vraiment être qualifiée de trash. Nip/ tuck a été beaucoup plus loin dès son épisode pilot s’il faut une comparaison. Néanmoins ce premier épisode n’en est pas moins intéressant, j’ai même été surpris par la qualité de celui. Enfin une vraie série pour jeunes avec de vrais jeunes. Les filles ne sont pas des top modèles anorexiques et les garçons ne sont pas des acteurs de 25 ans bodybuildés devant se raser 3 fois par jour pour paraître plus jeunes. L’ambiance rappelle également un peu les séries australiennes ou canadiennes à ce sujet où les acteurs sont souvent beaucoup plus proches de l’âge de leur personnage. On pense aussi beaucoup au cinéma indépendant américain ou aux films du très controversé Larry Clark. La série s’en inspire visiblement en montrant une jeunesse écorchée vive, en manque de repère sans pour autant la juger. Il y a aussi le même côté voyeur comme sur l’insistance pour montrer en gros plans les baisers entre Michelle et Tony au café au matin. Série anglaise oblige, on retrouve également ce côté cinéma social propre au cinéma britannique.

L’histoire est simple, on suit la vie d’une bande de jeunes dans l’Angleterre d’aujourd’hui et cela sans angélisme. Ces jeunes s’amusent, sortent ensemble, boivent, fument et font la fête. Il est aussi beaucoup question de téléphone portable dans ce premier épisode, Tony le héros de l’histoire y étant sans arrêt pendu pour parler à ses amis ou même carrément les réveiller s’ils sont encore couchés après avoir passé une nuit agitée avec leur copine. Tony, parlons en, c’est le mec sûr de lui, un peu crâneur, marchant dans la rue comme s’il était le roi du monde, qui profite de la vie en s’amusant et qui prend un malin plaisir à emmerder son père comme nous le montre la scène au début où il s’enferme dans la salle de bain pour ensuite passer par la fenêtre et redescendre dans la cuisine familiale. La petite bande est à l’image de l’Angleterre d’aujourd’hui et on y retrouve même un musulman sans doute pakistanais à cheval entre la culture de ses ancêtres et la culture anglo-saxonne. La série néanmoins passe par certains grands classiques comme Sid le meilleur ami un peu geek de Tony amoureux de Michelle la copine de son ami. Mais Michelle en est pleinement consciente et s’en accommode, Tony ne l’aime pas exactement comme elle aimerait, là où Sid a un amour inconditionnel pour elle mais qui ne se matérialisera sans doute jamais. Se sera peut être l’un des enjeux des futurs épisodes. Trashitude tout de même, Tony arrange pour Sid un dépucelage en règle chez les putes. Le rendu à l’image n’est pas malsain ni de mauvais goût mais simplement très froid. On sent que le garçon n’est pas à l’aise et ce sentiment est contagieux pour le téléspectateur. Une scène visiblement dérangeante. Sid préféra s’en aller avec sa petite rencontre avec le mec bizarre à moustache, visiblement le proprio des lieux.

Comme dans toute série pour ados, il y a également une grosse fête où la bande de Tony s’invite et bien entendu celle ci tourne mal et ils se font plus ou moins jeter dehors aux petites heures du matin et l’une de leur amie ayant trop bu tombe dans un coma éthylique. Pas de problème, ils piquent une voiture avec l’aide de la grosse polonaise en échange d’étudiant. Finalement tout se termine bien sauf pour la voiture qui finit dans l’eau. D’ailleurs à ce sujet, on peut pointer une petite incohérence. A partir du moment où toute la bande sort la tête hors de l’eau, la polonaise et Chris sont éjectés du tableau. Les autres ne s’en souciant pas trop, on imagine qu’ils ne sont pas morts noyés mais bon j’ai trouvé cela bizarre comme oubli.

On imagine aussi que quelque chose se passera ou s’est déjà passé entre Chris et Angie la prof de psychologie dont la bande ne raterait ce cours pour rien au monde. Là encore on est en plein dans les classiques des séries pour ados. La relation entre les élèves et Angie est également très relax, on les sent assez proches de leur prof et leur façon de lui parler est très familière. Rien à voir avec le ton pincé du directeur de l’école des filles dans laquelle Tony vient auditionner. Cet séquence de chant pouvant être interprétée comme une métaphore sur le pouvoir de séduction du jeune homme sur la gente féminine. Charme qu’il sait parfaitement utiliser pour avoir ce qu’il veut. La fin nous offre d’ailleurs un détail amusant, la femme s’exhibant à la fenêtre n’étant autre que la femme du directeur de l’école et celle ci semble déçue de ne pas voir au matin Tony en train de la mater.

Au final, on a un tout premier épisode très efficace présentant des personnages assez attachants en particulier celui de Sid mais également Tony et aussi Cassie qui est un personnage au bord du précipice se noyant dans l’alcool et totalement déconnectée de la réalité. Les intrigues ne sont certes pas neuves, loin de là mais il se dégage quelque chose de différent par rapport aux séries américaines du genre. L’ensemble fait beaucoup plus authentique dans les attitudes ou mêmes les dialogues où l’on ne cherche pas à avoir des citations cultes à chaque phrase. Bref sans doute une série a connaître d’avantage, la saison 1 faisant seulement 9 épisodes. Mais apparemment une saison 2 serait prévue vu les bons résultats de la série sur la chaîne anglaise Channel 4.

Posté par tao of myself à 18:30 - Pilot - Permalien [#]