Pilot : Shark

Sebastian Stark est avocat, un vrai requin (shark en anglais). Aujourd’hui il fait sa conclusion dans une affaire d’agression domestique et son argument est à chose près celui ci " Oui, il voulait battre sa femme mais il ne voulait pas la tuer. Il a même appelé l’ambulance donc vous ne pouvez pas le condamner ". Tirade tout simplement imbuvable donnat le ton du personnage et de la série, on se demande si lui même y croit et pourquoi le jury l’a suivi dans cette voie. A la sortie du tribunal, la femme retrouve son gros nounours, toute contente car Stark l’a libéré. Mais justement si la femme est contente de revoir son mari, c’est qu’elle n’a pas porté plainte. Hors sans plainte, pas de procès, c’est du moins ce que m’a toujours appris les séries américaines sur leur système judiciaire. Bref d’emblée, cette première scène m’a laissé sceptique. Bref, je fais le break d’entrée de jeu. Oui une métaphore sur le tennis, après tout on est en période de l’US open.

La suite de l’épisode est à l’image de cette première scène, de gros effets mais qui n’atteignent pas leur cible. 6 jours après la libération de son client, celui ci bat à nouveau sa femme mais cette fois ci, il la tue. Dégoutté, Stark le laisse tomber et décide de passer de l’autre côté, c’est à dire du côté de l’accusation. Et là, même chose, on n’y croit pas vraiment. La remise en question de Stark passe très mal à l’écran et dure au mieux 30 secondes avant qu’il ne prenne le petit déjeuner avec sa fille chérie. Et donc pour avoir joyeusement merdé dans une affaire, le maire de la ville lui propose un super job de procureur. Mais oui, bien sûr on y croit, on y croit. Et surtout on entend plus parler de cette première affaire. Le twist aurait été de voir Stark en procureur face à son ex client (déontologiquement impossible mais bon, ce n’est qu’une fiction) mais là, non. On passe directement à autre chose. Une star de la pop, une mini Lindsay Lohan qui a tué un mec lui aussi célèbre alors qu’il la violait.

Stark est chargé de l’affaire et décide de démolir la fille qui a commis un meurtre et promet à la mère du garçon de réhabiliter sa mémoire. Pour l’aider à bâtir un dossier solide en 48 heures, Stark est flanqué d’une tribu de clone de Chase (Chase de House bien entendu) tous lobotomisés et transparents et je n’ai même pas retenus combien ils étaient au total 4 ou 5 me semble il à vue d’œil. Je veux bien c’est un tout premier épisode, ils prendront plus d’épaisseur par la suite même si j’en doute. Là le truc génial par rapport à House c’est que l’on peut comprendre quelque chose durant leur discussion de stratégie. On peut imaginer nous même comment le procureur va démolir son adversaire mais malheureusement rien ne se passe. La solution apparaît tout d’un coup à Shark sans que l’on puisse comprendre. Les scènes de procès sont au nombre de trois et pas spécialement très impressionnantes, James Wood attendant la fin pour nous sortir son grand show mais là aussi la comparaison avec House se fait sentir et ça sent le réchauffé. Steve Harris était bien plus convainquant et bien plus dur quand il attaquait un témoin de façon hostile dans The practice. Le dénouement est un peu trop facile, Shark démonte le témoignage de la lolita, c’est elle même qui a filmé ses ébats avec le type mais quand il a découvert le caméscope, il n’a pas été très content et elle l’a tué. Déjà qui a un couteau à proximité de son lit, mis à part quand on a des mœurs sexuelles un peu étranges ? De plus Stark comprend que c’est le Caméoscope de la fille car il y a les mêmes défauts sur la casette où elle chante et celle des ébats. Mais comment a t’il pu remarquer cela sur une vidéo compressée passant sur Internet et sans doute de mauvaise qualité ? Là où ça aurait pu être intéressant c’est quand Stark parle du sexe et du scandale comme un argument commercial. Forcément rien de tel qu’un petit scandale sexuel pour faire parler de soi dans la presse people. Mais le sujet est malheureusement à peine effleuré.

Je vous le disais tout est approximatif et bien trop gros, à l’image de la salle de tribunal reconstituée dans la maison même du super avocat où l’on pousse le vice jusqu’à dire qu’il possède dans son propre musée la chaise de l’avocat d’OJ Simpson et d’autres conneries.

Bref, ce pilot essaye de trop en faire et au final il n’en fait pas assez car on n’est pas pris par l’ambiance. Seul gros avantage de cet épisode, Jeri Ryan madame gros yeux et grosse bouche n’est pas tellement présente et les scènes où elle apparaît, elle n’est pas très chiante et même pas du tout. Un vrai miracle. Finalement elle ne sera peut être pas un problème.

Celle qui le sera sans doute, par contre, c’est la fille de Stark qui a décidé d’emménager chez son papa. Et là, soit elle va devenir une Kim Bauer et faire des conneries chaque semaine, soit elle va devenir une Yolande Navarro et on la verra uniquement pour des scènes mielleuses destinées à humaniser le personnage principal, soit on l’a verra un épisode sur trois et en son absence on fera comme si elle n’existait pas.

Bilan : Au départ j’étais assez enthousiaste à l’idée de voir cette série, je pensais même peut être analyser toute la saison sur ce blog. Mais ce pilot m’a drôlement refroidi donc ça se limitera sans aucun doute à cet épisode. Le 1.02 est par contre un peu plus abouti mais ne me donne pas l’envie de me lancer dans 21 analyses supplémentaires. Néanmoins je serai là la semaine prochaine sur la RTBF, on verra bien ce que ça donnera, la série ne pouvant que s’améliorer.

Comments

[Marsh']

Je dois dire que je ne suis pas d'accord avec ton jugement. Contrairement à toi, j'ai vraiment bien aimé le pilot. J'ai trouvé le dialogue assez bien trouvé (C'est vrai que par moment, il était trop bien trouvé.).
Puis les personnages sont assez attachants.
Si non, pour l'affaire du début, l'homme a tué la femme, et celle qui remercie Shark, c'est pas sa nouvelle copine? J'ai cru comprendre cela.
Le seul bémol, c'est la fin de 16 ans, qui doit bien en faire 22... >_< (Et les petits clichés entre le Pere qui fait tout pour la fille, et celle-ci ne veut rien surtout venant de son père...)