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Critik en séries
3 avril 2007

FBI portés disparus : 5.09 Le protecteur

emUn très bon épisode ce samedi soir sur la Deux qui nous offre une belle analyse sociologique. Malheureusement la vie personnelle des agents du FBI est toujours aussi mal gérée.

Eric Hayes, un travailleur social disparaît après avoir retiré un enfant à la garde de ses parents et disparaît quelques heures plus tard grâce à l’inévitable et toujours très stylé effet d’évaporation dont on a droit à chaque épisode dans " Without a trace " (titre original de la série). Directement après apparaît Danny et là deux sentiments m’envahissent. Le premier est un sentiment de joie car on va enfin voir Danny à l’écran mais très vite cette impression positive s’assombrit dans ma tête à l’idée que l’on va entrer dans le pathos de l’enfance tristounette du petit Danny. Heureusement ce n’est pas le cas, seule la scène du teaser nous montre un Danny assez mal à l’aise car il a passé beaucoup trop de temps durant son enfance dans ce type d’endroit. Bref c’est subtil et on en fait pas des tonnes, pas mal comme début.

Pour commencer on débute par une fausse piste mais cela est tout à fait normal. Nos agents se basent avant tout sur les premiers éléments de leur enquête et pensent donc à raison que Tom Biggs, le père de la petite fille lui en a voulu d’autant qu’il est réputé pour être violent. Celui ci guide néanmoins nos agents sur une autre piste d’un type qui a menacé Eric, visiblement très populaire. Le timing est un peu trop parfait tout de même, vu que Damon vient menacer juste sous le nez des Biggs. C’était tout de même une grosse facilité mais c’est bien la seule de l’épisode, car plus que l’enquête proprement dite, cet épisode met à jour différents problèmes de notre société.

Tout d’abord on nous parle du blues de ce type de profession de manière très réaliste. A force de voir toutes sortes de situations compliquées, Eric finit par craquer sous la pression et démissionne de son travail. On a beau nous dire qu’avec le temps on s’habitue à tout, ici ce n’est pas le cas. Et dans un sens je dirai tant mieux car si on s’habite à la misère du monde où va t’on.

L’administration est aussi mise en cause et la patronne d’Eric pour qui il faut appliquer à la lettre le règlement et dans un sens elle n’a pas tort. Eric se laisse envahir par le doute dans cette histoire mais sa supérieure se base avant tout sur les rapports qu’il a lui même écrit et lui rappelle en quelque sorte ce qu’il doit faire même si c’est dur. Car forcément lâcher l’affaire serait comme abandonner la mère et son enfant à leur triste sort.

Un flash back plus tard et nous explique un autre dossier dramatique sur lequel travaillait l’un des jeunes collègues d’Eric. On nous montre une situation encore plus catastrophique. Un enfant a été retiré à sa mère toxicomane mais celui ci a été tué par l’un des enfants de la famille d’accueil dans laquelle il a été placé.

C’est une véritable faillite du système social américain que nous dresse ici la série. Il y a des familles et des enfants en détresse confrontés à la violence souvent paternelle et/ ou à la drogue. Il y a bien entendu les travailleurs sociaux pour aider certaines de ces familles mais malheureusement pas toutes car bien sûr à eux seuls ils ne peuvent pas tout régler. Et ceux ci voient tellement d’horreur et sont tellement mis sous pression qu’ils finissent un jour ou l’autre par craquer. De l’autre côté les infrastructures ne sont pas du tout adaptées et l’on devine clairement le sous financement de l’administration car s’il y avait assez d’agents pour encadrer les familles d’accueil un tel drame ne serait jamais arrivé. On devine également en filigrane que ça n’intéresse pas les grosses têtes de Washington de se pencher sur ces problèmes car les familles confrontées à ce type de difficulté sont pauvres, souvent mal éduquées et ne représentent vraisemblablement pas un nombre d’électeurs assez importants pour être pris en considération. La série retrouve toute sa verve pamphlétaire que l’on pourrait même dire progressiste dans l’univers ultra-libéral américain.

Du coup tous ces éléments ont poussés Eric a agir comme il le fait dans la deuxième partie de l’épisode. Il aide Harriet a fuir l’Etat de New York afin qu’elle puisse accoucher hors de cette juridiction et puisse élever l’enfant qu’elle porte elle même. Il est clair qu’Eric n’a même plus foi dans les institution qu’il a représenté durant des années, si ça ce n’est pas une signe, je me demande où il est. Les choses se compliquent avec Damon qui veut vendre son propre enfant. On aborde par contre de manière beaucoup moins profonde le trafic d’enfant pour jeter un regard malgré tout moins sombre sur les agences d’adoption et un Jack qui s’est déjà une idée sur cette femme arrêtée à l’aéroport. Bonjour la présomption d’innocence.

Du côté de nos agents par contre ça ne s’arrange pas. Seul Danny est bien géré dans cet épisode. Certes on ne s’attarde pas trop sur lui mais les quelques scènes où il donne son point de vue sonnent justes et éclairent le parcours du personnage qui se fait plus cynique. Il reçoit néanmoins une bonne claque de la part de Sam à la fin. Lors des retrouvailles entre Eric et sa femme, Danny moralise car Eric a utilisé son travail pour régler des problèmes personnels et qu’il n’aurait pas dû. Ce à quoi Sam lui répond que dans ce cas il faut se demander ce qu’ils font eux tout les jours. Et là dessus, Sam a tout à fait raison. A chaque épisode ou presque nos agents utilisent tout leur savoir pour débloquer les situations personnelles des disparus. Belle remarque de notre little miss blond ambition.

C’était pour la partie personnelle réussie, là où plus rien ne va c’est avec Anne et Jack. Tout d’abord on a cette scène surréaliste où Jack informe Sam qu’il va emménager avec Anne qui est enceinte. Sam tombe des nues car elle se demande pourquoi Jack se confie de la sorte à son ex maîtresse et moi aussi. Après tout Jack ne lui doit rien et il a dû oublier que Sam a eu avec Martin une relation bien plus sérieuse. J’aurai pu comprendre que Martin dans la même situation aurait pris Sam à part pour lui en parler mais là c’est ridicule sauf si on ajoute cela au petit signe de la semaine dernière qui essayerait de nous remettre sur les rails d’une relation entre Jack Malone et Samantha Spade. Mais au fond cette scène n’est pas plus ridicule que le monde parallèle dans lequel Anne évolue. Déjà la voir toute seule dans l’appartement en train de s’exciter au téléphone sur le poseur de moquette, on savait qu’il allait se passer quelque chose, de plus comme elle est enceinte, il n’y avait qu’une seule possibilité. Elle a des douleurs dans le ventre très mal jouée et on imagine qu’il y a un problème avec le bébé ou carrément une fausse couche vu l’âge de la vieille. On l’oublie durant le reste de l’épisode pour la ressortir toute fraîche à la fin transformée en Evil Anne qui ne dit rien à Jack afin de le piéger dans sa toile de vieille femme aigrie qui veut à tout prix s’accaparer un homme pour ne pas mourir seule.

Bilan : Très bon épisode en ce qui concerne l’intrigue du disparu du jour. La série va une fois de plus loin que la simple intrigue policière de la disparition. Dommage dans ce cas de voir le personnage d’Anthony Lapaglia s’enfoncer dans le soap bas de gamme.

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